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Mathieu, 15 ans, élève dans un lycée agricole, est apprenti en alternance dans la ferme de Paul, une petite exploitation laitière des plateaux du haut Doubs.
Outre l'apprentissage des méthodes de travail de Paul, Mathieu doit s'intégrer à la vie de la famille, prendre ses marques, trouver sa place.
Autour des gestes du travail, des liens se tissent avec Paul. Il apprend à son contact ce qui ne s'apprend pas dans une salle de classe. Car c'est aussi un père absent que Paul remplace...
- Prix Louis-Delluc Premier Film
- Prix de la semaine internationale de la critique à la 65e Mostra de Venise
- Prix Spécial du Jury, Festival International du Film Francophone de Namur 2008
- Bayard d'or de la Meilleure Première Oeuvre, Festival International du Film Francophone de Namur 2008
Toutes les projections débat :
- Mercredi 17 décembre au cinéma Plazza Victor Hugo 6, rue Gambetta 25000 Besancon, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Jeudi 18 décembre à 20h au cinéma Les Studios 136, rue Jean-Jaurès 29200 Brest, en présence de Catherine Paillé, Co-scénariste et Grégoire Debailly, Producteur.
- Samedi 20 décembre à 20h45 au cinéma Eldorado 6 avenue Wilson 25290 Ornans, en présence du réalisateur de Samuel Collardey.
- Mercredi 7 janvier 2009 au ciné Saint-Leu, 5-9 rue de la Plumette 80000 Amiens, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Jeudi 8 janvier à 20h30 au cinéma Le Comoedia 30 rue Leopold-Faye 47200 Marmande, en présence du réalisateur de Samuel Collardey.
- Vendredi 9 janvier à20h45 au Ciné 220, rue Anatole-France 91220 Bretigny-sur-Orge
- Samedi 10 janvier à 18h30ou 20h30 au Magic Cinéma Centre commercial bobigny II, Rue du Chemin-Vert 93000 Bobigny Metro Bobigny-Pablo-Picasso
- Lundi 12 janvier au cinéma espace Méliès Esplanade Charles de Gaulle 70200 Lure
- Mardi 13 janvier au cinéma Cinémavia 3 Quai Mavia 70100 Gray, en présence du réalisateur
- Dimanche 18 janvier à 15h au cinéma Luxy 77 avenue. Georges-Gosnat 94200 Ivry-sur-Seine, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Lundi 19 janvier au cinéma Lux 6 avenue Sainte-Therese 14000 Caen, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Jeudi 22 janvier au cinéma Le Cyrano 114 avenue de la République 91230 Montgeron, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Vendredi 23 janvier au cinéma Studios du Chapeau rouge 1 rue du Paradis 29000 Quimper, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Vendredi 30 janvier à 20h30 au Centre Culturel d’Oyonnax Place Pompidou 01100 Oyonnax, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Lundi 2 et mardi 3 février 2009 13ème édition des Saisons du cinéma organisées par l’ACAP à Beauvais et Clermont, , en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Mercredi 4 février 2009 au cinéma Eldorado 21, rue Alfred-de-Musset 21000 Dijon, , en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Mardi 10 février au cinéma Les Enfants du paradis 13 place de la porte Saint Michel 28000 Chartres, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Mercredi 11 février à La maison de la culture à Bourges, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Jeudi 12 février au cinéma Les Elysées Boulevard Roosevelt 36100 Issoudun, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Vendredi 13 février au cinéma Le Rio à St Florent sur Cher, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Samedi 14 février au cinéma Le Régent 3 Boulevard Philippe-Auguste 41400 Montrichard, en présence du réalisateur Samuel - Collardey
- Vendredi 20 février à 20h au Festival du film d’Amour à St-Amour, en présence du réalisateur Samuel Collardey
- Dimanche 1er mars à 18h au cinéma Le Quercy 871 rue Emile Zola 46000 Cahors, en présence du réalisateur
Entretien avec Samuel Collardey
Vous avez fait La Fémis dans le département Image. Comment avez-vous été amené à réaliser L’APPRENTI, votre premier long métrage ?
Lors d’exercices techniques à La Fémis, je suis parti avec une caméra et 4 bobines de pellicule super 16 pour faire le portrait de deux petits vieux qui habitaient près de chez moi, en Franche-Comté. Puis, toujours dans le cadre de l’école, j’ai réalisé un court métrage : DU SOLEIL EN HIVER, qui portait en germes le sujet de L’APPRENTI et son dispositif de mise en scène : filmer un adolescent dans le monde paysan. Tourner en 35 mm, avec tout ce que cela suppose de contraintes techniques, d’attention portée à l’éclairage, au cadre, et de solennité pour ceux qui sont filmés, tout en cherchant à saisir le réel, ses imprévus, et la nature des gens.
Votre film brouille les cartes entre documentaire et fiction…
Ce n'est pas un but, ni une intention, c’est intuitif, c’est ma façon de filmer. Je comprends qu'on se pose la question. Comme spectateur, je suis comme tout le monde : je marche dans les histoires qu’on me raconte même si je sais que c’est de la fiction. Mais quand je fais un film, j’ai du mal à croire à mes personnages si c’est moi qui les invente. J'ai besoin de partir du réel. Si j’ai envie de raconter un personnage habité par le manque de père, je cherche dans la réalité une personne qui porte en lui cette question et je m'attache à faire son portrait. Bien sûr, je prends des libertés. Quand un peintre fait un portrait, il prend des libertés avec la couleur ou la perspective. L'important est qu'il vous fasse partager l'émotion qui a été la sienne face à la personne qu'il a eu en face de lui. Kiarostami disait que le cinéma c'est “une suite de petits mensonges pour raconter une grande vérité.”
D'où vient le désir de filmer en milieu rural ?
C’est le monde de ma famille. Je vis à la campagne, pas très loin de chez Paul et Mathieu, sauf que moi, je suis celui qui est parti faire des études à la ville, l’artiste, le réalisateur. On ne savait pas trop ce que je faisais. Mon statut était assez bizarre, mais le fait de faire des films sur ce monde rural me donne justement une fonction dans la communauté. Concrètement, je suis celui qui fait des films sur eux, celui qui les représente. Eux font du lait, moi je fais des films. Il est donc important pour moi qu’ils se reconnaissent dans mes films, que ceux-ci leur soient fidèles et accessibles. J'ai été marqué par Courbet, originaire d’ailleurs d’Ornans où j’habite. La révolution de Courbet a consisté à consacrer des grands formats, réservés habituellement aux scènes religieuses, à des scènes plus prosaïques, avec des paysans. Ce qui avait une portée à la fois artistique et politique. D’habitude, le 35 mm est réservé aux acteurs de cinéma. Moi, je m’en sers pour filmer Mathieu, Martine et Paul, pour filmer leur parole. J’avais envie qu’ils deviennent des personnages de cinéma. De manière plus générale, L’APPRENTI raconte aussi ce que devient le monde paysan, notamment dans la confrontation d’opinions entre les aînés et les jeunes qui vont prendre la relève. Les apprentis parlent d’“exploiter” et se moquent un peu de leurs maîtres de stage qui parlent de “cultiver”. C'est presque incidemment que le film aborde ces choses-là. Je ne cherche pas à relater les évolutions du monde paysan. Cela ne m'intéresse que parce qu'à un moment, c'est un sujet de conflit entre Paul et Mathieu, un enjeu dans leur relation.
Et d'où vient cette envie de raconter le lien d’un apprenti en mal de père et de son maître de stage ?
C’est assez autobiographique. Mon père est décédé quand j’avais treize ans, au moment un peu charnière où l’on sort de l’enfance. Comment se construit-on en tant qu’homme sans modèle ? Moi, je me suis un peu raccroché à toutes les personnes dont je croisais le chemin à ce moment-là. Je me suis construit grâce à des rencontres, parfois brèves. Paul, je n’ai pas l’impression qu’il prenne la place du père de Mathieu, mais à un moment donné, il sert de repère à Mathieu et l’aide à grandir, à comprendre certaines choses et continuer son chemin.
Comment avez-vous trouvé Mathieu et Paul ?
J’ai d’abord cherché la ferme qui allait accueillir l’apprenti pendant son stage, grâce à un membre de ma famille qui est maquignon et connaît donc tous les paysans du coin. Je l’ai accompagné dans son travail et je suis tombé sur Paul, qui m’a rapidement séduit. J'ai senti que cet homme ne prenait pas des apprentis pour avoir de la main d’oeuvre gratis, mais pour construire quelque chose avec eux. Il en reçoit peu car c'est chaque fois une expérience forte.
Et Mathieu ?
Je suis allé dans un lycée agricole près de chez moi, où j’avais déjà tourné mon court métrage et j’ai demandé à la directrice qu’elle m’organise des rencontres avec des lycéens qui devaient faire un stage l'année d'après. À la fin de la journée, je n’avais pas trouvé l’adolescent que je cherchais et j’allais partir quand Mathieu, qui n’avait pas été “casté” par la directrice, est venu de lui-même frapper à la porte : “On peut parler un peu ?” Mathieu avait 14 ans, il était très fragile à l’époque. Il avait besoin de parler, il s’est mis à pleurer, et m’a raconté toute sa vie. Il m’a touché. Ensuite, je suis retourné le voir chez lui, j’ai commencé à le filmer avec une petite caméra et assez rapidement, on a décidé que c’était lui.
Pour L’APPRENTI, vous avez écrit un scénario…
Oui, qui avait la forme d’un scénario de fiction classique et qui a été nourri de choses que Paul et Mathieu pouvaient me raconter d’eux. Et aussi d’entretiens avec d’anciens apprentis de Paul. J’ai dû écrire pour formuler mon envie de filmer. Il me semblait important de mettre sur papier mes intentions avant de me confronter au réel. Mais dès la première semaine de tournage, j’ai rangé le scénario pour inventer le film au fur et à mesure. Je proposais aux protagonistes des scènes, une action ou un sujet de conversation. Les dialogues n’étaient pas écrits, l’idée était juste que ce que je leur propose soit le plus proche possible de ce qu’ils vivent réellement. Non pas leur demander d’inventer mais leur dire : “Je sais que tu penses ça, pourquoi n’en parles-tu pas avec lui ?” La scène où Janine engueule Mathieu en épluchant les pommes au sujet de la traite des vaches, c’est parce que je savais que Janine était énervée après Mathieu à ce sujet. Alors je lui ai dit : “Est-ce que tu serais d'accord pour lui dire en face ?” On a installé la caméra, les micros, l’éclairage et je leur ai dit : “C’est bon, ça tourne !”
Vous ne faisiez qu’une prise ?
Oui, il n’y avait pas de répétitions, on déroulait la scène, on tournait tant que je n’avais pas la scène, ou jusqu’au moment où je comprenais que je ne l’aurais jamais ! En général, les scènes les plus fortes sont des prises très courtes. J'aime cet aspect solennel de la pellicule : il faut que les choses se passent au moment précis où la caméra se met à tourner. On était toute la journée ensemble mais on tournait seulement pendant dix minutes, pendant lesquelles il s’agissait pour eux d’être intensément là. Et malgré le tournage, la vie continuait pour eux. J’avais un film à faire mais eux avaient une ferme à faire tourner !
Vous avez tourné sur plusieurs périodes…
Oui, on se calait sur les stages de Mathieu, qui était en alternance à l’école et à la ferme, tout en débordant pour pouvoir aussi tourner quelques scènes au lycée, avec sa copine, avec sa mère. On a tourné une semaine ou deux par mois pendant 10 mois. Le premier jour de tournage correspond à la première rencontre entre Paul et Mathieu. Et à chaque fois qu’on rentrait de tournage, on voyait les rushes et on réfléchissait sur les scènes suivantes à tourner : “Qu’est-ce qu’il faut filmer dans le prochain épisode ?”
Vous n’êtes jamais dans la captation, caméra à l’épaule, avec la volonté de voler des moments aux gens… On sent une présence au réel, mais aucune violence pour le saisir…
C'est le dispositif qui fait cela. On ne tourne pas de la même façon avec une petite caméra vidéo et le lourd équipement qu'induit la pellicule. Mais c’est surtout un vrai parti pris de mise en scène. Je ne voulais pas voler des moments de leur intimité mais plutôt les amener à interpréter leur propre rôle.
Propos recueillis par Claire Vassé
BIOGRAPHIE Samuel Collardey
Samuel Collardey est originaire du Haut-Doubs (Franche-Comté) où il réside aujourd'hui avec sa femme et son fils.
Après un BTS audiovisuel, il travaille comme technicien pour France 3 Région de 1999 à 2001.
En 2001, il intègre La Fémis dans le département Image. Il est chef opérateur sur de nombreux court-métrage. Son film de fin d'études en 2005, DU SOLEIL EN HIVER est primé dans de nombreux festivals.
Il travaille aujourd'hui comme Réalisateur et Chef Opérateur.
FILMOGRAPHIE sélective
Réalisateur :
2005
DU SOLEIL EN HIVER (17 min - 35 mm)
Festival International du Court Métrage - Clermont Ferrand
2006 - Prix Spécial du Jury
La quinzaine des réalisateurs - Cannes 2005 - Grand Prix SACD
Festival international du film francophone de Namur - 2005 : Bayard d'or du meilleur court-métrage
2004
RENÉ ET YVONNE (20 min - 35 mm)
Chef opérateur :
Long-métrage :
2008
ADIEU GARY COOPER de Nassim AMAOUCHE
Courts-métrages dont :
2005
À DEUX (30 min - 35 mm) de Nikolay KHOMERIKI
Prix Cinéfondation Cannes 2005
2004
TEMPÊTE (10 min - 35 mm) de Nikolay KHOMERIKI
LISTE artistique
Mathieu MATHIEU BULLE
Paul PAUL BARBIER
LISTE technique
Producteur délégué GRÉGOIRE DEBAILLY
Réalisation SAMUEL COLLARDEY
Scénario SAMUEL COLLARDEY et CATHERINE PAILLÉ
Montage JULIEN LACHERAY
Directeur de la photographie SAMUEL COLLARDEY
Image SAMUEL COLLARDEY et CHARLES WILHELEM
Son VINCENT VERDOUX
Mixage JULIEN ROIG
Musique VINCENT GIRAULT
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